Aiguevives (ou vivier) à Cénac-et-Saint-Julien
Aiguevive fut tout d’abord dénommé Domaine de Viviers en 1660, alors propriété des Labories de Campagne, les Cordis, sieur de Vivier, et à l’initiative d’Antoine de Cordis aumônier du roi de France qui en fit l’acquisition en 1612 à Jean de La Borie de Campagne. Il fut cédé plus tard à Joseph de Labroüe, sieur de Montgrieux.
L’histoire du domaine est tout d’abord liée à l’exploitation des moulins (à blé et à huile de noix) et un acte de vente de l’an 1480 permet de dater cette exploitation alors très prospère en Pays Dommois.
Le Château du Vivier est répertorié sur la carte de BEYLEM (1762-1783, « Cartes topographiques de la Guyenne » n° 30, gravure sur cuivre) et sa construction est, de nombreuses sources littéraires, datée du milieu de XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, Vivier est dans la succession de Bertrand Maleville, sieur de la Treille, et en 1770, il passe par mariage à Joseph-Geoffroy de Bessou, sieur de Lacoste et Marobert. À la fin du XVIIIe siècle, il appartient à Jean Chassaing. Le château fut agrandi sous l’Empire après son acquisition par Etienne de Mouleydier comme l’atteste une description très précise de sa composition ainsi que celle des dépendances du domaine. En 1809, c’est « une maison de maître avec jardin et deux moulins ».
« L’élégant manoir que l’on peut admirer de nos jours fut transformé en 1821 par Jean-Baptiste Mercié, notaire dommois. Selon la tradition, la demeure aurait-été – agrandit – avec des pierres venant du Château du Roy, plus particulièrement du donjon, autrement appelé La Tour Brune, que Jean-Baptiste Mercié avait racheté à Jacques Molènes. La maison fut inaugurée lors d’un banquet privé le 8 octobre 1822 en présence de nombreuses personnalités. En 1844, Jean-Baptiste Mercié, résidant à Domme, y transfère son domicile. En septembre 1925, la veuve du docteur Luc Lalande et ses enfants la vendirent au peintre Lucien de Maleville qui y demeura en alternance avec la région parisienne, jusqu’à sa mort en mai 1964 » Cénac et Domme, Histoire et chronique d’un château, Anne BÉCHEAU.
Le Château d’Aiguevive est surtout connu grâce à Lucien de Maleville dont un des ancêtres fut Jacques, marquis de Maleville et Pair de France, qui fut corédacteur du Code Civil de la République. Son descendant, le Comte Lucien de Maleville, peintre post-impressioniste reconnu et également recenseur des Monuments Historiques, fit l’acquisition du domaine au début du vingtième siècle et y installa son atelier, lieu de création de la plupart de son œuvre. Lucien de Maleville décida de débaptiser sa propriété de Vivier pour éviter des erreurs incessantes de facteurs qui confondaient Monsieur Maleville de Vivier, possédant une propriété située à quelques centaines de mètres, et Monsieur Lucien de Maleville, résidant au Manoir de Vivier. C’est ainsi que le nom d’Aiguevive fut adopté.
En novembre 1997, Guy de Maleville, descendant direct de Lucien de Maleville, vendit la propriété d’Aiguevive à Jacques et Fabienne Louge qui entreprirent de titanesques travaux paysagers et de modernisation du manoir et de ses dépendances. Ils initièrent le domaine dans sa forme actuelle, en constituant un écrin végétal d’environ 5 hectares plantés de 400 noyers, issus de 16 variétés et destinés à la nuciculture. Ils renouèrent avec la tradition dans les années 2000 en installant un authentique et ancestral moulin pour la production d’huile de noix.
Depuis avril 2021, Aiguevive appartient à un couple franco-suisse. Si le Manoir conserve sa vocation de maison de famille, il n’en demeure pas moins que les actuels propriétaires engagèrent d’importants travaux afin d’ouvrir le Domaine au public. L’ancien atelier de Lucien de Maleville bénéficia d’une rénovation majeure et est aujourd’hui une très cossue maison d’hôtes. La dépendance du moulin, quant à elle, se mua en un remarquable lieu réceptif. Sous l’égide de l’Agence Neuville, qui consacre l’art de vivre, prendront place dès 2023 les activités culturelles et événementielles sur le Domaine.

Une histoire pluri-millénaire
L’histoire du Périgord remonte à la Préhistoire ; même si nul ne sait pourquoi, le Périgord, il y a 400 000 ans, fut la terre d’accueil des hommes préhistoriques. On relève que plus de 80% de découvertes sur cette période dans le monde l’ont été en bordure de ses fleuves Dordogne et Vézère : grottes ornées, peintures, sculptures, gravures, habitats troglodytes. Le joyau étant la grotte peinte de Lascaux (-33000 ans avant notre ère) que Picasso dénomma la « Chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Puis viendra le Moyen Âge avec ses châteaux, ses forteresses, ses bastides construites notamment lors de la guerre de 100 ans entre le royaume de France et celui d’Angleterre, la frontière étant caractérisée par la Dordogne. La vallée et ses villages illustrent aujourd’hui la prospérité marchande du Périgord grâce à son passé d’activité fluviale, moyen de transport de ses productions dont le bois, les noix, les vins et les produits de sa métallurgie.
PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ
La reconnaissance suprême de la région fut la protection et la labélisation de la vallée de la Vézère à l’inscription de la très prestigieuse liste du « Patrimoine Mondial de l’Humanité » par l’UNESCO. Après les premières grandes découvertes archéologiques, la majorité de ce patrimoine est toujours accessible au public : musées, gisements, grottes ornées originales ou reproduites, permettant aux visiteurs de partir à la découverte de l’Histoire de l’Homme moderne.
LA VILLE DE SARLAT
Le plus célèbre de ces bourgs est sans conteste Sarlat, capitale du Périgord Noir, petite ville de 10 000 habitants, et joyau de l’architecture médiévale qui accueille chaque année 1,5 millions de touristes venus du monde entier. Lieu de tournage de films, réceptacle de festivals – de théâtre, Festival du film – Sarlat présente une concentration de monuments historiques classés au mètre carré qui la place en première position française par rapport à sa superficie.
Aux environs, 10 villages en bordure de la rivière Dordogne sont classés parmi les Plus Beaux Villages de France, la vallée étant elle-même labellisée Site Majeur d’Aquitaine. Sa culture : outre l’architecture et la conservation de ses nombreux monuments historiques (1500 classés), ses jardins remarquables (Eyrignac, Marqueyssac…).
LA GASTRONOMIE DU PÉRIGORD
Le Périgord s’enorgueillit d’une réputation gastronomique internationale, grâce à ses nombreuses productions de produits de qualité (IGP/AOC/AOP indication géographique protégée, appellation d’origine contrôlée et protégée dont le foie gras du Périgord, la truffe du Périgord, la noix du Périgord, les fraises du Périgord, les vins de Bergerac, les châtaignes, les cèpes). De nombreuses animations thématiques autour de sa gastronomie (salons et expositions) sont organisées localement et attirent de nombreux visiteurs.
À l’international, la gastronomie périgourdine et ses produits labellisés participent activement à la richesse de la cuisine française. L’addition de son histoire, de ses paysages et de sa culture gastronomique concourt à qualifier le Périgord pour sa qualité de vie, son harmonie et son art de vivre, salués par de très nombreux artistes et entretenus par ses nombreux touristes qui, chaque année, sillonnent ses routes.


